En 2018, je fais l'acquisition d'un premier appareil photographique reflex pour saisir, dans le cadre de ma thèse, des évolutions matérielles d'un ensemble de pavillons dont j'étudiais les trajectoires de construction. A cette époque, mon travail de terrain dans les lotissements du périurbain m'amenait à arpenter regulièrement les ronds-points et les bretelles d'autoroute. Ainsi, en pleine révolte des Gilets jaunes, ma pratique de la photographie a très vite débordé le cadre de la recherche pour témoigner des campements et des manifestations qui éclatent partout dans le pays.

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Ce premier "pas de côté" m'a amenée à m'intéresser davantage à cet outil et à la relation qu'il engage entre observateur et observé. L'objectif photographique est alors devenu un nouveau prisme à travers lequel observer le quotidien, pratique dans laquelle je m'accorde une liberté de regard et d'engagement plus importante que celle imposée par la rigueur de l'observation scientifique. Comme d'autres sociologues, j'explore les possibilités et les limites de l'image photographiée. Je souhaite comprendre dans quelle mesure la production visuelle peut accompagner, voire articuler, écriture scientifique, divulgation et engagement social.

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Mes photographies, produites à écheances irrégulières, sont visibles sur Instagram @luisa.salieri